Le Pays Promis
Quand l’arche partait, Moïse disait : Lève-toi, Eternel !
et que tes ennemis soient dispersés !
que ceux qui te haïssent fuient devant ta face !
Et quand on la posait, il disait : Reviens, Eternel,
aux myriades des milliers d’Israël !
Éprouvé en silence...
Parfois nous sommes complètement perdus… Non pas que nous ayons perdu la foi ou que nous nous soyons égarés, mais c'est simplement que nous nous sentons submergés par les épreuves de la vie, et, comme un fait exprès, le Seigneur ne semble plus répondre à nos prières… et bien laissez-moi vous dire qu'effectivement, c'est un fait exprès…
Pourquoi ?... Cela nous semble injuste. C'est au moment où nous avons le plus besoin de lui que les oreilles du Seigneur semblent se fermer à nos cris de détresse !... Pourtant, même au travers de son silence le Seigneur nous parle et nous enseigne !
Depuis quelques jours, n'ayant toujours pas obtenu de réponse à mes requêtes (ce à quoi je suis très peu habitué !) et ayant tenté de les obtenir de manière charnelle, (en faisant, en réfléchissant, en mettant en place des stratégies calculées… comme si cela allait pouvoir m'aider…), j'ai fini par penser que, peut-être, le Seigneur, dans son silence, me reprochait quelque chose, qu'il voulait que j'examine ma vie plus en détails afin de trouver ce péché qui nous avait séparé à un moment donné et qu'il me fallait ôter pour pouvoir retrouver ma paix et ma relation avec Lui… Autant vous dire que je faisais encore fausse route.
Quelle folie de croire que l'on peut parvenir à trouver au milieu DE TOUS MES PÉCHÉS, celui que le Seigneur me reproche tout particulièrement, tout en sachant que je ne suis même pas conscient de tous les péchés que je commets… bref, autant dire que cette méthode n'a pas marché !…
Ce qui a marché, en revanche, c'est ce qui s'est produit aujourd'hui ! Alors que je réfléchissais (encore) à un nouveau moyen de mettre un terme à toutes ces épreuves que je vis et qui semblent s'être passées le mot pour arriver toutes en même temps, je me suis mis à penser à une partie du psaume que ma femme et moi avons lu hier, le Psaume 37v1-8 :
De David.
Aleph : Ne t’irrite pas au sujet des méchants, n'envie pas ceux qui font le mal. Car, comme l’herbe, ils seront vite coupés ; comme la verdure du gazon, ils se dessécheront.
Beth : Mets ta confiance en Yahweh, et fais le bien ; habite le pays, et jouis de sa fidélité. Fais de Yahweh tes délices, et il te donnera ce que ton cœur désire.
Gimel : Remets ton sort à Yahweh et confie-toi en lui : il agira : il fera resplendir ta justice comme la lumière, et ton droit comme le soleil à son midi.
Daleth : Tiens-toi en silence devant Yahweh, et espère en lui ; ne t’irrite pas au sujet de celui qui prospère dans ses voies ; de l’homme qui réussit en ses intrigues.
Heï : Laisse la colère, abandonne la fureur ; ne t’irrite pas, pour n’aboutir qu’au mal.
Quand j'ai lu ce passage, j'ai senti que l'Esprit me parlait, mais, je ne parvenais pas à comprendre pourquoi il me parlait de la colère et du fait de s'irriter, ni pourquoi il me demandait de garder le silence, sachant que c'était lui qui gardait le silence de mon point de vue et pas moi !…
Je me suis creusé un peu la tête et j'ai fini par laisser tomber, jusqu'à ce matin, où je me suis mis à penser à Abraham et Isaac (le fameux sacrifice d'enfant qui en déroute plus d'un ! J'imagine bien de nos jours quelqu'un dire qu'il a reçu du Seigneur qu'il lui faut sacrifier son fils unique…). En considérant cette demande étrange (et plutôt lugubre) du Seigneur à Abraham, j'essayais de comprendre où il voulait en venir, qu'est-ce que le Seigneur a voulu faire ressortir ?
Souvent, on suppose que les épreuves sont là pour révéler ce qui est dans notre cœur, et je suis d'accord avec ça, mais révéler à qui ? À Dieu ? Lui qui connait déjà toutes choses ? Non… c'est pour nous-même que nous sommes éprouvés, mais dans quel but ?
Et bien tout simplement pour que nous ayons conscience de nos progrès, (ou de notre régression en fonction de l'état dans lequel on finit après le temps d'épreuve…)
En fait, j'en suis venu à réaliser que le Seigneur n'avait pas arrêté de me répondre, c'est simplement que sa réponse était : "Attends en silence, fais-moi confiance, et surtout, quoi qu'il arrive, ne te mets pas en colère !". Au même titre qu'il faut "lâcher" un bébé pour qu'il s'habitue à marcher seul, le Seigneur était en train de "lâcher" ma main pour que je puisse mettre ma foi en action. De la même manière, il a envoyé Abraham avec l'ordre de sacrifier son propre fils pour lui montrer qu'il avait tellement de foi en lui, qu'il était prêt à le faire sans douter une seule seconde…
Si Dieu répond tout le temps à tout ce que je demande, s'il m'explique tout ce qui est en train de m'arriver et pourquoi cela est en train de m'arriver, je n'avance plus sur le principe de la foi et je ne me rends jamais compte de la maturité que j'ai acquis dans la persévérance.
Comprenons nous bien : s'en remettre à Dieu systématiquement en toute occasion est une bonne chose, je ne dis pas qu'il faut tenter de s'en sortir par soi-même ! Et pour cause, demander à Dieu ce qui se passe dans nos vies et comment il nous faut agir c'est ce qui forge notre relation avec lui, c'est ce qui nous permet d'apprendre à le connaitre et qui nourrit notre foi; Mais, ce que je dis c'est que, parfois, le Seigneur veut nous montrer qu'à force de nous en remettre à lui nous avons grandi sans nous en rendre compte et que le seul moyen pour que nous parvenions à le réaliser c'est lorsque nous avons l'impression que nous sommes seul face aux épreuves qui s'érigent en Tsunami devant nous, mais que nous continuons d'espérer dans le secours de l'Éternel, dans le silence, avec patience, avec persévérance, avec foi.
Au final, c'est ce qui nous mènera à comprendre que nous avons mûri, et si nous sommes plus mature spirituellement, c'est que nous devenons des serviteurs de plus en plus utile, et, comme un FAIT EXPRES (encore une fois), c'est justement ma prière devant Dieu depuis quelques semaines : "Fais de moi un serviteur utile !". Alors, peut-être que, au final, toutes ces épreuves qui se lèvent à l'horizon c'est moi qui les ai voulues, et si c'est moi qui les ai voulues, pourquoi "m'irriterais-je" ?… à moi de les surmonter avec sagesse, humilité et persévérance ! C'est le moment pour moi d'honorer Dieu et de me prouver à moi-même que je n'ai pas marché jusque-là en vain, sans n'avoir rien appris, mais, dans la confiance, avec la certitude de savoir qu'il agira en ma faveur, je dois continuer à faire ce qui est bien.
Vous aussi, mes frères, mes sœurs, persévérez dans l'attente de votre Seigneur, et si vous vous sentez seul face au monde entier, dites-vous que c'est l'heure de faire vos preuves ! COURAGE, votre délivrance est proche !