Le Pays Promis
Quand l’arche partait, Moïse disait : Lève-toi, Eternel !
et que tes ennemis soient dispersés !
que ceux qui te haïssent fuient devant ta face !
Et quand on la posait, il disait : Reviens, Eternel,
aux myriades des milliers d’Israël !
Ekklesia Utopia
Partout où ma femme et moi parlons de ce que nous pensons être notre "église idéale", la réponse que nous obtenons est : "Je n'ai jamais entendu parler d'une église comme ça". Ce qui, en plus d'être attristant, est extrêmement frustrant, car, ce que nous essayons de faire dès lors que nous parlons de cette Ekklesia Utopia, c'est tenter de réveiller quelque chose en chacun des membres du corps de Christ que nous croisons (et en nous-même premièrement cela va de soi !). De fait, cette assemblée (car le terme "église" aujourd'hui est tantôt bien trop vague tantôt bien trop spécifique !) ne se trouve PAS QUELQUE PART, mais bien EN NOUS !
Ce que nous aimerions que les gens nous répondent serait plutôt : "Si tout se passait comme ça, ça serait super, comment fait-on pour y parvenir ?". Car cette assemblée n'est pas quelque chose de figé, d'établi une fois pour toute quelque part, ce n'est pas quelque chose qu'il est possible d'enfermer dans des murs ou dans des manières de faire, c'est un but de liberté et d'amour auquel il faut que chacun aspire, travail, chacun pour sa part, chacun dans son domaine, chacun pour son ministère avec les dons que Dieu lui accorde (ayant pris soin d'aspirer à chacun des dons que Dieu propose pour n'en louper aucun, je l'ai expliqué dans mon séminaire je ne reviens pas là-dessus…)
Cette vision vous parait floue, utopique, un peu candide peut-être, je peux comprendre, alors asseyez-vous quelques minutes, je vais tenter d'y donner un peu d'épaisseur. J'ai eu fait un séminaire dans ce sens et j'avais à cœur de le résumer ici :
Pour commencer, afin que cela soit clair : Nous avons tous un ministère ! (Le Seigneur est catégorique concernant cette nouvelle alliance, il a répandu son Esprit sur TOUS, il stipule dans Joël (repris dans les actes) "Sur les esclaves et sur les domestiques aussi, en ces jours, je répandrai mon souffle". Or nous savons que Dieu ne méprise pas les esclaves et les domestiques, mais en disant "aussi" il désire marquer le fait que cette nouvelle alliance fera de TOUTE CHAIR des serviteurs, même la chair la plus inattendue !
La doctrine selon laquelle nous avons tous un ministère que j'avance aujourd'hui avec assurance m'a travaillé pendant 2 mois. Je ne voulais pas l'accepter, elle contredisait toutes mes convictions, mes assurances humaines et surtout elle se levait directement contre ce que j'en suis venu à nommer peu de temps après "L'esprit de Diotrèphes" qui agissait en moi (cf. 3 Jean 1.9).
Pour continuer, afin que cela soit clair : le mot "ministère" a certes plusieurs traductions dans la Bible (et certains esprits religieux se sont régalés pour donner à ses traductions des titres tous plus prestigieux les uns que les autres, tels que : Diacres, Ministre, Bishop, Archibishop, Archibishop++ Extra et j'en passe…), mais, soyons vrais, "ministre" signifie : "domestique de maison" point barre...
Ah c'est sûr, c'est beaucoup moins brillant en apparence et bien plus consistant en pratique ! Non, ça ne donne pas envie à la chair, mais ça n'a jamais été fait dans ce but… Vous trouvez que je vais loin ? Paul va plus loin encore, il dit de lui qu'il est un "Doulos" c’est-à-dire le rang inférieur à "Diacre", qui se traduit par "Esclave".
Quelle inversion satanique s'est produite dans le corps de Christ ! (et je ne parle pas d'une église en particulier je parle de TOUT le corps de Christ !) car nous voyons clairement que ceux qui se font appeler "diacres" ou "serviteurs de Dieu" sont souvent ceux qui finissent par asservir les autres ! Et quand je réalisais cela le Seigneur ajoutait à ma tristesse en me posant cette question rhétorique : "Si vous faites de vos serviteurs vos maîtres, qui vous servira ?" (Je vous laisse y réfléchir devant le St Esprit…)
Pour conclure cette première partie, avoir un "ministère" c'est normal, c'est en fait la base pour TOUS LES MEMBRES du corps de Yéshoua.
En fait, à l'origine, le problème vient du fait que nous pensons que le but de notre existence (et c'est ce qu'on nous apprend) c'est d'être sauvé ! Or, le salut, c'est le départ et non le but. Et si l'inversion paraît anodine elle peut être fatale ! Quand le Seigneur sauve le peuple juif en le faisant sortir d'Egypte, il explique (par la bouche de Moïse) qu'il va faire sortir son peuple POUR qu'il le serve dans le désert. Autrement dit, le salut ne dure qu'une fraction de seconde, croire, être convaincu de péché, rencontrer son Sauveur, sortir d'Egypte tout cela se fait en une fois, mais, ce qui vient ensuite, marcher par l'Esprit, servir par l'Esprit, développer l'amour et les dons de l'Esprit, se rendre l'esclave spirituel de ses frères et sœurs pour le Nom de son Maschia'h, tout cela est "un peu" plus long… Et toutes ces choses ne se font PAS DANS LE BUT D'ETRE SAUVE mais, à l'inverse, NOUS LES FAISONS PARCEQUE NOUS SOMMES SAUVES DANS LE BUT DE PLAIRE AU MAITRE ET D'ARRACHER SI POSSIBLE CETTE RECOMPENSE CELESTE QUI NOUS ATTEND ! Pour les chrétiens le salut comme départ et non comme but est une pensée étrange, pour les juifs c'est la norme, pour eux, la foi c'est un chemin et ce sont les œuvres de toute une vie qui prouvent (ou non) que le jour où nous avons dit "Oui, je crois !" n'était pas un jour de mensonge mais un véritable jour d'abandon. Et ils ont raison ! Car nous savons qu'il est écrit qu'il faut "confesser Yéshoua de sa bouche", ce qui ne prend que quelques secondes, mais qu'il faut aussi "le croire dans son cœur" ce qui ne sera éprouvé que tout au long de la vie !
Pour en revenir aux ministères ! Il faut sortir du système qui nous laisse croire que, si nous avons reçu Jésus dans notre cœur, il suffit ensuite de rester assis dans sa chaise, comme si le salut se conservait par le biais de l'assiduité plutôt que par la persévérance ("persévérance" = "emmouna" en hébreu qui est traduit par "foi"), sachez que Satan n'est pas une abeille, si tu ne bouges pas, il te pique quand même (bien plus encore !), c'est simplement que tu es trop ankylosé pour sentir la douleur et le venin !
Certains nouveaux-nés l'ont compris et ils désirent servir, ils ne peuvent pas rester immobiles, ils savent que Dieu les a sauvés et cela suffit à les faire s'embraser pour le service. C'est là que l'esprit de Diotrèphes met son grain (satanique) de sel. À ceux qu'il faut "canaliser" il propose très "aimablement" plein de ministères : le ménage, la choral, la cuisine, l'école du dimanche (qui est une pure invention chrétienne, les juifs ont leurs enfants avec eux pour tout et tout se passe très bien ! Si les enfants font du bruit, ils les corrigent, ils les enseignent, ils ne les éloignent pas des moments spirituels de la communauté !). Woaw ! Quelle panoplie de "ministères" nous est ici proposée ! (J'ironise bien sûr) Dommage qu'AUCUN d'entre eux ne soit un "ministère" à proprement dit, puisque AUCUN n'est spirituel ! Le jour où j'ai dit cela pour la première fois, j'ai eu droit à "la réponse de l'esprit de Diotrèphes" instantanément : "Mais il faut bien que quelqu'un le fasse le ménage, non ?", "Les gens qui le font le font pour Dieu donc c'est un ministère spirituel !"
Alors, que ce soit dit et écrit : je n'ai jamais dit qu'il ne fallait pas faire le ménage et la cuisine, ni que c'était des choses que l'on pouvait mépriser ! AU CONTRAIRE, les premiers Apôtres, débordés par le nombre de nouveau-nés spirituels et l'effusion de l'Esprit en tout lieu ont ÉTÉ OBLIGES DE QUITTER LE SERVICE DES TABLES pour se consacrer entièrement aux choses spirituelles ! Ce qui veut bien dire que ce service aux tables était quelque chose qui leur tenait BEAUCOUP à cœur mais qu'ils ont été forcés d'arrêter pour se consacrer A LEUR MINISTERE !
Autrement dit, s'il y a un nouveau-né spirituel dans l'assemblée, et que c'est un futur Prophète, il faut qu'il s'intéresse à la prophétie, qu'il étudie la prophétie, qu'il vive la prophétie… etc… ensuite il ira laver le sol, pourquoi pas ? Au final, l'un n'a jamais empêcher l'autre, il faut simplement remettre les choses dans l'ordre…
Ensuite il y a ceux encore plus tenaces et qui sentent que la chorale ne suffit pas, ils veulent servir plus (poussés par l'Esprit à servir mieux en réalité). Pour ceux-là l'esprit de Diotrèphes a aussi une solution, il propose : Le Leadership ! En voilà un joli mot ! En gros qu'est-ce qu'il veut dire ? Il veut dire que tu es suffisamment spirituel pour prendre la tête du reste de l'assemblée. C'est sympa pour le reste de l'assemblée estimé bien trop insuffisant et qui devra se contenter de laver le sol ou de faire à manger… Alors on invente des ministères : Conducteur de louange, pasteur des jeunes, diacres/membre du bureau. Toutes ces choses sont probablement des bonnes choses, des "services" rendus à l'assemblée pour l'entraîner à louer, enseigner les plus jeunes, prendre des décisions etc… mais ce ne sont pas pour autant des "ministères". Paul ne parle pas de "conducteur de louange", de "leader", de "pasteur des jeunes", par contre il parle de Timothée qui a reçu un don, une vocation par l'imposition des mains de ses mains (2 Tim 1.6).
Vient ensuite l'apothéose de l'horreur de la stratégie de l'esprit de Diotrèphes, cette proposition faite à ceux qui veulent encore plus ! Ceux pour qui : conducteur de louange, diacre, leader ne suffit toujours pas, il leur propose : Le Pastorat. Que cela soit dit et écrit, je n'ai absolument rien contre le Pastorat rassurez-vous, c'est un ministère spirituel que j'admire particulièrement, du moment, bien entendu, qu'il est pratiqué par quelqu'un qui est appelé au Pastorat… Car, par quelle sagesse en sommes-nous arrivés à faire du corps de Christ une usine à Pasteurs ? Pourquoi Pasteur automatiquement ? Pourquoi pas Prophète, Docteur de la loi ? Pire ! Quand le Pasteur s'en sort bien (du moins quand d'autres Pasteurs estiment qu'un Pasteur s'en sort bien), ils en font un Apôtre ! Quel rapport y-a-t-il entre Pasteur et Apôtre ? Un Pasteur et un Apôtre n'ont ni la même fonction, ni la même "couleur spirituelle" ! (ou un bon boulanger se transforme-t-il en pâtissier au fil du temps ?) Et au cas où cela ne suffisait pas, on envoie ces apprentis pasteurs dans des "écoles de pasteurs". Pour y apprendre quoi au juste ? À parler devant des gens ? À connaitre la parole de Dieu ? À prendre soin des brebis malades ? Mais, celui qui est appelé à être pasteur n'a-t-il pas déjà reçu ces choses ? Sinon en quoi est-il appelé à être pasteur ? (Moïse lui-même a été berger avant de conduire le peuple de Dieu) De plus, si le pasteur est celui qui : enseigne, organise l'évangélisation, conduit l'église, etc… à quoi servent les autres ministères au juste ? Et pour finir, l'apprentissage pastoral ne devrait-il pas plutôt se faire au milieu du troupeau ? Et non pas dans une école au loin ?
Je répondrai à quelques-unes de ces questions un peu plus tard en développant brièvement chaque ministère.
Pour le moment, j'aimerai pointer du doigt quelque chose que j'appelle la "dé-spiritualisation de l'Eglise", ou, comment toute possibilité a été enlevée à l'Esprit d'agir dans son propre corps comme il le veut. Cela parait difficile est pourtant c'est très facile à faire, il suffit de ne pas consulter le St Esprit avant de prendre une décision. C'est quelque chose que nous faisons TOUS, et "marcher par l'Esprit" consiste simplement à le faire de moins en moins. Et bien, nous le faisons de plus en plus. À tel point que "consulter l'Esprit" devient presque un terme mystique. Si on ne veut pas consulter l'Esprit parce que cela fait trop peur, pourquoi pas, mais au moins, revenons aux Ourim et aux Toumim ! Ça sera déjà bien plus biblique ! Et surtout, si nous ne consultons pas l'Esprit je ne vois pas l'intérêt pour nous en tant que serviteur de cette nouvelle alliance, car le Seigneur pour sa part est remonté au ciel, donnant la responsabilité au St Esprit de conduire son corps au travers de nous. Si nous persistons à conduire le corps de Christ sans consulter l'Esprit, à quoi lui sert-il encore d'être au milieu de nous ? Autrement dit, et je vais le dire de manière un peu plus juive : Dieu est un, et si Yéshoua était en chair et en os devant nous, nous le consulterions sans problème pour tout et n'importe quoi, mais, ayant habité un corps, n'étant donc plus "omniprésent" en tant que serviteur sur la terre, il lui a fallu remonter pour envoyer l'Esprit qui lui peut se répandre sur toute chair de manière à conduire tout homme depuis l'intérieur de sa pensée qui devient alors son habitation. Quelle sagesse de la part de Dieu ! Quelle grâce ! Et nous n'en faisons rien… Nous estimons que, puisque l'Esprit n'est pas visible autant ne pas le consulter car l'ennemi pourrait se glisser et nous induire en erreur et nous écarter de la Parole de Dieu… Donc (logique totalement humaine et absurde) : nous préférons ne pas consulter l'Esprit et faire les choses "au mieux" en suivant la Parole, et ce de manière à tenir l'ennemi à l'écart, sauf que, dès lors que nous ne suivons pas l'Esprit pour comprendre la Parole c'est exactement là que l'ennemi est libre de se glisser comme il l'entend. Aujourd'hui nous en sommes revenus à penser que si nous cherchons dans le "Logos" nous trouverons le "Réma", or moi je vous dis avec assurance que c'est en cherchant dans le "Réma" que vous trouverez le "Logos", car c'est le "Réma" qui vivifie le "Logos" dans nos cœur et non l'inverse.
Je semble m'éloigner du sujet mais ce que je dis est étroitement lié, car, à l'heure actuelle, rares sont les "domestiques spirituels" (je préfère plutôt que "ministres") qui se laissent conduire par le "Réma". Et servir sans "Réma" ce n'est PAS POSSIBLE, car comment pourrai-je aider un nouveau-né spirituel si je ne suis pas capable de discerner ce à quoi il va servir dans le corps de Christ. Pour rependre la métaphore de Paul avec le Corps, si le nouveau-né devant moi est destiné à devenir une "main" et que moi en tant que "domestique" je suis un "pied", je vais lui apprendre naturellement à être un "pied" et je vais donc le déformer spirituellement. Mais comme il ne pourra jamais devenir autre chose que ce pour quoi il est fait. Il va se sentir incapable, inutile, pensant être en défaveur devant l'Eternel qui ne semblera pas vouloir le faire grandir malgré ses efforts. Le Seigneur finira donc par lui demander de quitter l'endroit où il se trouve pour aller être enseigné ailleurs par d'autres "mains" du corps de Christ. Gloire soit rendu à Dieu qui fait concourir toute chose au bien de celui qui l'aime, mais à quel prix ? Nous connaissons tous les souffrances de devoir sortir d'une église et l'état dans lequel nous nous trouvons à la sortie ! Ces souffrances ne sont pas nécessaires !
Et comment pourrais-je discerner ce que sera le nouveau-né si ce n'est pas l'Esprit qui me le fait savoir ? C'est spirituellement que le Seigneur va me donner des pistes pour comprendre ce à quoi va servir celui qui se trouve en face de moi, et si le Seigneur m'annonce que c'est une future main, mais que moi je suis un pied, autant faire appel à un autre domestique dans l'assemblée qui lui est aussi est une main et qui sera bien plus qualifié que moi pour enseigner ce nouveau-né.
Mais là encore une fois, pour pouvoir savoir si je suis qualifié, encore faut-il que je sache ce que je suis moi-même, et ce, avant même de savoir ce qu'est celui qui se trouve face à moi ! Une main ? Un pied ? Un prophète ? Un pasteur ? Si je suis prophète quel genre de prophète est-ce que je suis, car il n'existe pas deux prophètes pareils bien que tous les prophètes aient la même fonction ! Tout comme Paul et Pierre étaient Apôtres mais ils n'étaient pas Apôtres des mêmes élus et ils ne fonctionnaient pas de la même manière (cf. Galates 2.8)
Ensuite : il n'existe que 5 ministères ! Apôtres, Prophètes, Docteur (ou enseignant), Pasteur, Evangéliste. Inutile donc de créer des "ministères" tels que : conducteur de louange, leader, pasteur des jeunes, moniteurs d'écoles du dimanche, chantre de chorale, leader des chantres de la choral de l'école du dimanche et j'en passe…
Je sais pertinemment, qu'il faut des "conducteurs de louange", et, bien que je n'aime pas ce terme, (car l'Esprit conduit la louange et non un homme) moi-même je l'utilise pour me faire comprendre, et aussi parce que, fondamentalement ce n'est pas le fait d'être "conducteur de louange" qui empêche une personne de rentrer dans son ministère, mais c'est le fait de croire qu'être "conducteur de louange" est son ministère. Or, ce que je dis, c'est que l'on peut "conduire la louange" tout en étant Apôtre, Prophète, Docteur…. Etc… La différence entre un "service" rendu à la communauté pour édifier les saints et un ministère, c'est que le service ne vous définit par dans votre rôle mais c'est une œuvre que vous faites parce que le Seigneur vous y appelle (parfois pour un temps) et qu'il vous a donné des dons pour pouvoir l'exécuter. A contrario, votre ministère, vous définit, c'est ce qui vit en vous par l'Esprit, ce pourquoi vous avez été choisi avant même la fondation du monde. Pour donner un exemple : Trois domestiques sont des conducteurs de louange, un Prophète, un Apôtre, un Docteur, le premier conduira la louange et facilitera la venue d'une certaine onction prophétique sur l'assemblée afin que Dieu parle et que l'assemblée avance dans la volonté de Dieu (car c'est là le rôle du Prophète, "diriger" une assemblée vers un but prophétique). Puis l'Apôtre viendra et conduira la louange à son tour, alors il aura des paroles de connaissances et des prophéties pour édifier personnellement plusieurs membres en recherche de leur identité spirituelle (car c'est la le rôle d'un Apôtre, bâtir des églises, et je ne parle pas d'édifices matériels qui sont secondaires ! Je parle de nous en tant que pierres vivantes. L'Apôtre aidera les pierres à se placer dans leur rôle pour garder la cohérence de l'édifice spirituel tout entier). Et finalement le Docteur conduira la louange et il donnera des paroles de sagesse et des enseignements libérateurs pour briser les forteresses dans les entendements et dénoncer les œuvres de Satan (car son rôle et de garder la cohérence de la mise en pratique de l'œuvre de l'assemblée qui mène au but annoncé par le Prophète).
Les trois sont donc conducteurs de louange mais ce n'est pas leur rôle au sein du corps de Christ, c'est plus le moyen qui leur correspond pour établir une onction favorable à la fructification de leur ministère.
Ainsi donc (et nous allons peu à peu vers l'Ekklesia Utopia) le Prophète annoncera le but prophétiquement de ce que le Seigneur attend de l'assemblée, l'Apôtre permettra à chacun d'entrer dans ce but en donnant à chacun une piste pour savoir qui il est et ce qu'il doit faire et le Docteur facilitera la progression de tous en ôtant les pierres par la Parole ("Réma" d'abord puis "Logos").
Attention ! Ce ne sont pas des LOIS que je donne ici ! Ce sont des pistes de progression, des conseils. Je ne dis pas que cela se passe systématiquement comme ça. Dieu n'est arrêté par aucune loi, lui qui ayant une sainte horreur des sacrifices d'enfant a donné son propre fils pour le salut du monde ! J'essaie simplement, autant que l'Esprit de la Parole me le permet, de dessiner les contours de cette assemblée que nous pourrions devenir tous ensemble, je le crois. Afin, non pas d'attaquer ou de remettre en cause qui que ce soit, mais plutôt de redonner une ambition spirituelle à ceux qui sont fatigués.
Vous me direz donc : "Mais, et les Pasteurs et les Evangélistes alors ?"
Pour les Pasteurs je me suis creusé longtemps la tête spirituelle, car il n'est pas mentionné une seule fois de Pasteur dans le nouveau testament ! Le seul indice que j'ai trouvé et qui m'a mené à une réflexion sur le rôle du Pasteur c'est Pierre qui le donne dans sa lettre, s'adressant à ceux qui paissent le troupeau (cf. 1 Pierre 5.1-4). Dans cette partie de la lettre, Pierre s'adresse aux anciens, ceux que nous appelons communément les "diacres". Il y a également un autre terme que Paul utilise "évêques" qui se traduit par "celui qui surveille". Tout cela me semblait bien vague mais c'est dès lors que je me suis mis à réfléchir au sujet de ce que fait un pasteur avec son troupeau que tout est devenu beaucoup plus clair. À savoir : il nourrit, il guérit, il ramène celles qui s'éloignent, il les visite une par une et il les conduit (vers de verts pâturages de préférence !). Cette liste n'est pas exhaustive mais elle suffit à se poser ces questions (que j'ai posé un peu avant sans donner de réponse) :
Si le Pasteur nourrit (enseigne) à quoi sert le Docteur ?
Si le Pasteur va chercher les brebis qui s'égarent à quoi sert l'Evangéliste ?
Si le Pasteur conduit le peuple à quoi sert le Prophète ?
Si le Pasteur sait comment prendre soin de chacune des brebis à quoi sert l'Apôtre ?
La réponse est simple et elle est implicitement contenue dans le terme "diacres" et "évêques". Premièrement du fait qu'ils soient au pluriel. Pour moi il est impératif qu'il y aient plusieurs Pasteurs dans une église car ils réalisent de nombreuses activités éparpillés dans l'assemblée, constamment en visite, constamment en train d'exhorter, de réconforter, d'intercéder, de prendre soin etc… personnellement en contact avec chacune des brebis. Ce que ne peuvent pas faire les autres ministères, car le Prophète devra se retirer pour aller chercher la vision, le Docteur devra passer du temps à l'étude et l'Apôtre devra passer du temps comme un "sage architecte" pour comprendre comment aider chacun à se placer. Les pasteurs sont réellement des "domestiques" servant à faciliter la transition d'informations spirituelles entre les autres ministères et les enfants spirituels en progression vers leur place.
Pour ce qui est des Evangélistes, ils sont un peu à part, car le but est d'aller chercher, non pas les brebis qui s'égarent (c'est le rôle du Pasteur) c’est-à-dire celles qui faisaient partie du troupeau mais qui se sont découragées (il n'est pas question ici de récupérer des "membres" qui auraient décider de changer d'église, je parle de découragement spirituel pas de voyage au sein du corps de Christ qui à mes yeux n'a rien de mauvais. Car pour moi, le corps de Christ ne se limite pas à une église, de même que, lorsque j'invite des gens chez moi, dès lors qu'ils quittent la salle de bain pour aller dans le salon, je ne considère pas qu'ils quittent la maison pour autant), l'Evangéliste va chercher celles qui sont perdues, donc celles qui n'ont jamais connu Christ (mais ne nous voilons pas la face, parfois les brebis perdues sont aussi dans l'église…).
Pour finir, je voulais partager une parole de sagesse que le Seigneur m'a donnée : "Le but de tout ministère est de devenir inutile."
Quand j'ai entendu cette phrase résonner en moi, j'ai d'abord froncé les sourcils, ne sachant si me mettre à chasser ou s'il me fallait écouter l'explication qui allait suivre, et, comme Paul le préconise, j'ai choisi d'examiner et de ne retenir que le bon. Voici donc l'explication qui s'en est suivi:
Un ministère n'a pas vocation à prendre la place du St Esprit, JAMAIS ! C'est l'Esprit seul qui nous forme, c'est lui qui nous enseigne à devenir ce à quoi nous sommes destinés, il est notre consolation, notre Pasteur en tout temps, celui qui nous enseigne et prend soin de nous, notre Docteur de chaque jour qui nous donne de savoir quel verset utiliser pour chaque cas de figure que la vie nous réserve, l'Apôtre qui nous façonne peu à peu dans la patience et l'amour, l'Esprit de Prophétie qui, par son "Réma" nous éclaire en toute circonstance, et l'Evangéliste suprême qui nous rappelle sans cesse le prix que notre Messie a payé à la croix.
Ainsi donc, tous les ministères ne sont que des "pédagogues", c’est-à-dire qu'ils ont pour but de nous rendre autonomes et non pas dépendants d'eux. Car un pédagogue n'agit qu'un temps pour que l'enfant atteigne l'âge de raison et qu'il sache se débrouiller seul pour devenir à son tour le pédagogue des générations futures, et voilà à quoi on pourra reconnaître un bon pédagogue : c'est celui qui aura su finir par se rendre inutile vis-à-vis de l'enfant auprès duquel il sert. Jusqu'à ce que ce pédagogue puisse dire : "j'ai achevé la course, il ne me reste plus qu'à devenir une offrande versée sur l'autel de Dieu en donnant ma vie", il ne lui restera plus qu'à retourner auprès de Celui qui a tout créé pour y recevoir la récompense de ses années d'esclavage et de servitude pour le Nom de Celui qui nous a réuni dans son propre corps : Yéshoua HaMaschia'h.
Soyez bénis !