Le Pays Promis
Quand l’arche partait, Moïse disait : Lève-toi, Eternel !
et que tes ennemis soient dispersés !
que ceux qui te haïssent fuient devant ta face !
Et quand on la posait, il disait : Reviens, Eternel,
aux myriades des milliers d’Israël !
La Transmission
Jean 4.35
Ne dites-vous pas, vous : Il y a encore quatre mois, et la moisson vient ? Voici, je vous dis : Levez vos yeux et regardez les campagnes ; car elles sont déjà blanches pour la moisson.
Jean 4.37-38
Car en ceci est vérifiée la vraie parole : L’un sème, et un autre moissonne.
Moi je vous ai envoyés moissonner ce à quoi vous n’avez pas travaillé ; d’autres ont travaillé, et vous, vous êtes entrés dans leur travail.
Dieu commence l'année avec une moisson, il commence l'année avec la moisson du blé, il ouvre l'année, les cycles de nos vies avec son sang, avec le sang de l'Agneau (Pâques) et ensuite il nous fait entrer dans la moisson (Shavouoth).
Il nous appelle donc à entrer avec assurance dans une moisson que nous n'avons pas semée, dans une moisson déjà « accomplie », et il établit cette vérité par sa bouche même, confirmant la parole qui dit que "l'un sème et l'autre moissonne".
Nous obtenons donc, directement, la grâce d'entrer dans le travail d'autres qui ont semé avant nous…
D'où vient donc la semence qu’ils ont eux-mêmes semé ?
Comme toute semence, elle vient du résidu d'un fruit... D'un dépôt glorieux qui génère la possibilité d'un nouveau cycle, un cycle meilleur, plus fort, plus intense. Ce nouveau cycle, celui qui a semé ne le verra jamais mais il l’offre à celui qui viendra moissonner après lui, tout comme lui a moissonné ce qu'il n'avait pas semé en début de cycle.
Ainsi donc, celui qui moissonne récolte un fruit duquel il tire une semence nouvelle, il la sème et un autre viendra moissonner ce fruit, en tirera une autre semence… etc.. Quelle gloire !
Paul est arrêté sur le chemin de Damas par la Grace de Dieu manifestée en l'Esprit de Yéshoua qui se présente à lui, il entre alors dans la moisson des Apôtres qui étaient avec Yéshoua pendant sa vie sur terre… Paul y entre plus tard que les autres afin de n'être pas de ceux qui ont semé pour les Nations, mais il vient moissonner les Nations d'un manière telle que ceux qui ont semé ne l'ont jamais fait !
Les Apôtres n’ont pas semé pour les Nations me direz-vous, pourtant tout ce qu’ils ont fait avec Yéshoua a mené à Shavouoth dans la chambre haute qui a ensuite ouvert la voie aux Nations… Comme je l’ai dit plus haut, celui qui sème un dépôt ne sait pas ce qu’il sème car il ne sème pas pour sa propre moisson pour qu’un autre y entre, comme Paul viendra récupérer le flambeau des Nations.
Du fruit de ce ministère glorieux des Nations qui lui a été confié pleinement, il en tirera lui aussi une nouvelle semence, un dépôt qu'il donnera à Timothée son « fils dans l'Esprit ».
Timothée le Témoin à la croisée des dépôts qui forment son identité spirituelle :
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PREMIER AXE : ANCETRES DE PAUL --> PAUL
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2 Tim 1.3
Je suis reconnaissant envers Dieu, que je sers dès mes ancêtres avec une conscience pure, de ce que je me souviens si constamment de toi dans mes supplications, nuit et jour
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Combien Dieu est sage, préparant sur plusieurs siècles ses projets avec patience et intelligence, il projette dans l'espace et le temps nos vies pour porter sa gloire. Il avait prévu, dans le sang de Paul, depuis ses ancêtres, une transmission de service particulier.
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DEUXIEME AXE : PAUL --> TIMOTHEE
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2 Tim 1.6
C’est pourquoi je te rappelle de ranimer le don de grâce de Dieu qui est en toi par l’imposition de mes mains
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Paul transmet le don de grâce lui venant de ses ancêtres en imposant les mains à Timothée… Là où nous imposons nos mains, nous touchons les destins, nous touchons « l’essence des choses », nous posons nos mains sur le plan de Dieu, nous manipulons le Nom de Dieu et nous créons un pont entre notre identité spirituelle et celle de ceux que nous touchons, nous altérons le cours de l'histoire du monde ! De fait, si imposer les mains n'est pas demandé par l'Esprit, si ce n'est pas fait spirituellement, cela peut causer de GRAVES dégâts, mais quelle gloire lorsque cela est fait avec Esprit et vérité ! Paul a mêlé son destin avec celui de son fils Timothée, c'est une alliance puissante qui peut difficilement être annulée, tout comme Isaac n'a pas pu reprendre la bénédiction qu'il avait donnée à Jacob et qu'il aurait voulu donner à Esaü.
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TROISIEME AXE : ANCETRES DE TIMOTHEE --> TIMOTHEE
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2 Tim 1.5
Ayant reçu de me souvenir de la foi sincère qui est en toi, qui habita d’abord en Loïs ton aïeule, et en Eunice ta mère, et qui, j’en suis persuadé, habite aussi en toi.
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Il est évident en lisant ce passage que, pour Paul, l'héritage de la foi est transmis aussi par les ancêtres terrestres, la foi se transmet de génération en génération corporellement, là où le chrétien a tendance à tout spiritualiser, le terrestre et le corporel transporte lui aussi une valeur spirituelle. Paul ne dit pas simplement que ces trois personnages (Loïs, Eunice et Timothée) ont eu la foi, mais qu'ils ont eu la même foi qui a habité en Loïs, puis en Eunice jusqu'à Timothée ! Tout comme pour Seth, remplaçant d'Abel, de qui sera tiré Noé, les généalogies de la Bible comptent car elles nous parlent de ce tracé de la foi qui parcoure l'espace et le temps jusqu'à nous… ce n'est pas une chose qu'il faut mépriser ou passer rapidement. Là d'où est venue notre foi physiquement a une importance pour nos vies, car cette foi s'est chargée d'une histoire en arrivant jusqu'à nous et il n'y a pas de raison que nous ne continuions pas cette histoire… encore faut-il s'y intéresser !
POURTANT PAUL DIRA : "LE DON DE GRÂCE DE DIEU QUI EST EN TOI PAR L'IMPOSITION DE MES MAINS"
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Si c'est Paul qui a transmis le don de grâce de Dieu qui vit en Timothée, pourquoi dit-il que ce don lui vient de sa grand-mère ? Il ne s'agit donc pas ici du salut par la foi, mais du don dont il parle plus haut quand il parle de ces ancêtres, le don du "service".
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Quand Paul fait mention de ces deux généalogies, la sienne et celle de Timothée, il établit un parallèle pour expliquer que, comme la généalogie corporel de Timothée lui a laissé l'héritage du salut par la foi, la généalogie de Paul lui laissera l'héritage du ministère des Nations.
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En résumé, Paul dès le début de cette lettre établit deux choses, il explique à Timothée ce qu'il voit de lui, il voit : premièrement, un enfant de la foi qui a reçu l'héritage de la foi par sa lignée, et, un fils spirituel qui se doit de recevoir l'héritage du service de la lignée de Paul.
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C'est dans cette pensée qu'il dira quelques versets plus bas :
N’aie donc point honte du témoignage de notre Seigneur, ni de moi son prisonnier ; mais souffre avec moi pour l’Évangile, selon la puissance de Dieu, qui nous a sauvés, et nous a appelés par une vocation sainte, non selon nos œuvres, mais selon son propre dessein et selon la grâce qui nous a été donnée en Jésus-Christ, avant les temps éternels (…)
Puis il établit à nouveau ceci :
pour lequel j’ai été établi prédicateur, et apôtre et docteur des goyims.
Pourquoi fait-il tout à coup un "listing" de tout ce qu'il est en Christ si ce n'est pour expliquer que c'est ce qu'il dépose à présent devant Timothée pour le lui transmettre, et la précision "Docteur des goyims" confirme cela, car, pourquoi précise-t-il "des goyims" si ce n'est pour décrire précisément le dépôt qu'il lègue à cet instant ?
Le dépôt que Paul donne à Timothée n'est pas une œuvre hasardeuse dans laquelle Paul se dit, "moi je me suis débrouillé avec le St Esprit, maintenant à Timothée de comprendre." au contraire, pour Paul ce qui est légué à présent est d'une précision extrême, on voit que Paul a longtemps pensé à cette "passation" qu'il en connait les détails et qu'il le fait en pleine conscience des choses qu'il "manipule".
LA SAGESSE DE PAUL POUR DISTINGUER LA NOUVELLE SEMENCE ISSUE DE SON FRUIT ET POUR SAVOIR QU'EN FAIRE :
Comme je l'ai expliqué au début, la nouvelle semence provient du fruit que nous avons récolté, si je veux planter à nouveau, je garde les graines qui sont contenues dans le fruit, partie qui n'est pas digeste, car pas faite pour être consommée dans l'état, elle ne doit pas non plus être méprisée ou considérée comme inutile pour autant, puisque, même petite, fragile et méprisable, elle contient en elle le potentiel d'une nouvelle moisson.
Il en est de même de nos œuvres sur la terre, dans les œuvres que le Seigneur a placées d'avance pour nous, il y a un résidu, une portion qui n'est pas faite pour être consommée (accomplie) dans le temps de notre propre existante, mais qui est faite pour être transmise, semée en notre temps pour qu'un autre récolte à son arrivée, comme nous aussi nous avons récolté ce que nous n'avions pas semé.
Cette portion qui nous semble dérisoire peut facilement être délaissée. Nous entendons souvent des œuvres qui prennent une ampleur extraordinaire brusquement, et qui, comme un soufflé, retombe à la génération d'après. La raison peut-être celle-ci : nous avons moissonné (ce que nous n’avions pas semé) mais rien n'a été prévu pour la passation de la semence de la récolte suivante.
Souvent nous considérons que le futur « n'est plus de notre ressort », ce qui est FAUX ! Et parfois, c'est pire, nous léguons une œuvre spirituelle à nos enfants corporel, comme disant : "Je suis pasteur et j'ai monté cette église, quand je partirai à la retraite, mon fils prendra la relève.". Ah bon ? Sommes-nous encore sous la législation fermée de la loi pour passer corporellement des services spirituels ? Je ne dis pas qu'il est impossible qu'un fils récupère l'œuvre d'un père, c'est même ce que Paul dit qui lui est arrivé avec ses ancêtres, mais ce n'est plus quelque chose qui va de soi ! Avant Aaron passait le service à ses fils, David la royauté aux siens etc… mais c’est justement toute la puissance de cette nouvelle alliance que de pouvoir passer spirituellement des trésors spirituels enfermées dans les lignées. Les Pasteurs ont reçu le Pastorat alors qu’il ne sont ni Cohanïm, ni Lévites, non ? Alors pourquoi donnerait-il obligatoirement ce Pastorat à leurs enfants dans la chair, comme un Cohen, eux qui ont reçu le service en dehors de la loi ?
Regardons comment Paul décrit la manière par laquelle le St Esprit l'a poussé vers Timothée :
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2 Tim 1.5
Ayant reçu de me souvenir de la foi sincère qui est en toi
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2 Tim 1.3
Je rends grâces à Dieu, que mes ancêtres ont servi, et que je sers avec une conscience pure, de ce que NUIT ET JOUR je me souviens CONTINUELLEMENT de toi dans mes prières
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Dans le premier verset (5) Paul établit de manière honnête que le souvenir qu'il a de Timothée est un don, il a "reçu" de se souvenir de la foi qui est en Timothée, expliquant que le fait de se souvenir de Timothée est SPIRITUEL, qu'il le fait malgré lui, il explique que l'attachement qu'il y a entre lui et Timothée ne vient pas d'un sentiment charnel, humain, ni d'un affinité quelconque, mais bien d'une volonté divine, persistante, entretenue par l'Esprit. C'est pour cela qu'il "rend grâce à Dieu" de lui donner de se "souvenir de Timothée" dans ses prières, "nuit et jour".
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Pourquoi racontait cela à Timothée ?... Dans le contexte expliqué plus haut, Paul est en train de léguer TOUT CE QU'IL EST à son fils spirituel, à son héritier spirituel, il commence donc, en toute logique, comme dans un "testament", par expliquer le lien qu'ils ont et pourquoi il l'a choisi lui. Paul dit clairement à Timothée : "voici ta descendance, voici la mienne, maintenant le lien qu'il y a entre nous est un lien spirituel que Dieu avait prévu et dont je m'aperçois qu'il va servir à faire la passation.".
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2 Tim 1.6-7
C’est pourquoi je te rappelle de ranimer le don de grâce de Dieu qui est en toi par l’imposition de mes mains ;
car Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et d’amour, et de conseil.
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Pourquoi Paul dit-il tout à coup cette phrase étrange "ranimer le don de grâce" ? Sur le coup on pourrait penser à un reproche, comme si le don de grâce en Timothée s'était éteint quelque part, mais cela ne colle pas du tout avec le ton de la lettre depuis le début, ni avec ce qui suit. Il ne semble pas que Paul soit en train de reprendre Timothée mais plutôt de l'encourager puisqu'il lui dit ensuite que Dieu ne leur a pas donné un esprit de crainte, il sous-entend donc qu'il veut que Timothée s'affirme et s'exprime avec assurance ! Or, on ne conseillerait pas à quelqu'un qui est éteint spirituellement de parler avec assurance et de ne pas se laisser faire… De fait, on constate qu'au contraire, Paul semble vouloir pousser Timothée à quelque chose plutôt que de le réveiller d'une torpeur spirituelle, il semble vouloir "actionner" quelque chose chez Timothée, de manière imagée, Paul est en train de pousser le bouton "ON" de la foi de Timothée. Il dit qu'il lui "rappelle", comme si l'alarme venait de sonner pour Timothée, comme un rappel qui sonne quand le compte à rebours a atteint zéro.
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En résumé, dans ce passage, Paul enclenche littéralement et spirituellement le processus de passation. Loin donc d'une pensée telle que : "pour ce qui est du futur, c'est entre les mains de Dieu…", Paul, au contraire, a cherché dans ses prières vers qui pointait l'Esprit, il a considéré les antécédents de Timothée vers qui l'Esprit pointait, à présent, il prend la pleine responsabilité de ce lègue et lui donne l'impulsion de départ nécessaire.
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Ce n'est plus une simple lettre d'un père spirituel à son fils que nous avons sous les yeux, c'est un véritable testament spirituel, organisé, structuré, réfléchi et efficace dans son déroulement pour préparer la prochaine récolte.
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2 Tim 1.11-12
(…) moi j’ai été établi prédicateur et apôtre et docteur des nations. C’est pour ces choses aussi que j’endure les souffrances présentes (…)
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Paul est visiblement, à l'heure où il écrit, en proie à une tribulation particulière qui pointe un doigt accusateur en direction de son ministère, puisqu'il dit qu'à cause de ce pour quoi il a été établi, il est en train d'endurer des souffrances.
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2 Tim 1.15
Tu sais ceci, que tous ceux qui sont en Asie, du nombre desquels sont Phygelle et Hermogène, se sont détournés de moi.
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Voici donc l'épreuve en question : la trahison de tous les chrétiens d'Asie… mais pourquoi vouloir en parler tout à coup à Timothée, quel rapport avec le contexte décrit ?
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Paul, est en train d'expliquer qu'avec le lègue qu'il lui fait vient aussi les tribulations qui y sont associées. Ici, on comprend d'autant plus pourquoi Paul lui annonce tout de suite qu'il ne faudra pas qu'il soit rempli d'un esprit de crainte, mais qu'il faudra qu'il soit plein de puissance, d'amour et de sagesse, littéralement "sophronismos" qui est traduit par "pondération", c’est-à-dire un esprit paisible en apparence, mais plein de réflexions et d'astuces pour maintenir l'équilibre. Cet équilibre, cette "balance" qu'il faut qu'il maintienne à tout prix avec puissance et amour, c'est la balance de l'équilibre entre le juif et le grec qui ne cesse de pencher tantôt d'un côté, tantôt de l'autre. Il lui faudra défendre pleinement et avec assurance le ministère des goyims dans un temps où tout semble indiquer que les goyims n'ont pas part à l'héritage du Salut par Christ… quelle lourde tâche ! Et ce n'est pas sans trembler que Paul la lègue à Timothée, car il lui dira encore ceci :
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2 Tim 1.12
mais je n’ai point de honte ; car je sais en qui j’ai cru, et je suis persuadé qu’il est puissant pour garder mon dépôt jusqu’à ce jour-là.
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Ici Paul, explique que malgré les tribulations et les accusations concernant son ministère des nations, Dieu a gardé intact le dépôt qui est en lui. Dépôt qu'il transmets alors à Timothée comme lui faisant comprendre que Dieu prendra soin du dépôt lui-même. Paul n'a donc aucune crainte, ni aucune confusion concernant la manière dont il a conservé ce dépôt, puisqu'il a remis lui-même ce dépôt en Dieu par l'Esprit Saint. Il dit cela pour que Timothée en fasse de même, c'est pour cette raison, qu'il ajoute :
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2 Tim 1.13-14
Aie un modèle des saines paroles que tu as entendues de moi, dans la foi et l’amour qui est dans le Christ Jésus.
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Et il dit encore :
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Garde le bon dépôt par l’Esprit Saint qui habite en nous.
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Pour Paul, ça ne fait aucun doute, le seul moyen d'accomplir pleinement une mission donnée par le Seigneur quand bien même cette mission a été transmise par l'imposition des mains, c'est de tout remettre entre les mains de Christ et de conserver la pensée juste en soi-même par l'Esprit Saint.
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C'est une manière étrange de l'exprimer mais elle est vraie ! Paul dit qu'il a placé son dépôt en Christ qui est puissant pour le garder jusqu'à la fin et que maintenant ce dépôt se retrouve en Christ chez Timothée qui, s'il emploie la même méthode que Paul, gardera le dépôt en parfait état pour le faire fructifier et le transmettre sous une autre forme à un autre pour un autre temps.
En conclusion, tout ce chapitre nous ouvre vraiment les yeux sur comment il nous faut conduire notre ministère en ayant toujours un œil sur le futur et la passation. Paul est près de mourir et il le sait, il cherche alors avec une sagesse et un discernement SPIRITUEL celui qui sera son successeur. C'est une chose qui semble simple, mais beaucoup d'œuvres et de réveils se cassent aussitôt la figure parce qu'ils sont :
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Confiées de manière humaine dans des mains inappropriées, sans autre forme de discernement que : "nous sommes pasteurs de père en fils…"
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Parfois nous consommons les graines avec le fruit, n'ayant même pas la présence d'esprit de le mettre de côté pour le cycle prochain, car nous voulons tout accomplir nous-même en une vie comme si le plan de Dieu allait se terminer avec notre mort, comme si le fait de transmettre allait nous faire perdre notre stature.
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Parfois c'est par paresse, décortiquer le fruit pour en enlever les pépins prend du temps et je préfère les manger avec le fruit même si ça laisse un goût amer qui dénature le goût du fruit… Autrement dit, penser à transmettre, chercher à qui transmettre, quand et comment, tout cela prend du temps et je préfère prendre ce temps "pour exercer mon ministère car il y a des gens qui comptent sur moi…" mais à quoi sert de vouloir servir les gens du présent si c'est au détriment des gens du futur ?
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Parfois nous consommons les graines avec le fruit, parce que "tout ce que Dieu m'a donné est forcément pour moi !", et "ceux qui viennent après n'ont qu'à travailler à leur propre récolte !", oubliant que nous sommes nous-mêmes entrés dans une récolte que nous n'avions pas semée…
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Parfois nous jetons les graines à la poubelle : "ça se mange pas ? C'est pas utile ? Alors je jette !", autrement dit, cette portion qui ne fait pas tout à fait partie de mon ministère, mais qui est issue de mon ministère et que je vois bien que je n'aurais pas le temps de finir d'accomplir dans ma vie, "je m'en occupe pas, si c'est pas pour moi aujourd'hui, alors c'est sûrement l'ennemi qui essaie de me distraire et de me détourner de mon ministère", et hop, poubelle spirituelle…
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Et j'en passe !...
Prenons plutôt l'exemple de Paul, qui a séparé la graine du fruit, avec délicatesse, avec délicatesse sans abîmer ni le fruit ni la graine. Il a laissé le St Esprit définir en lui cette graine en constatant que l'Esprit prenait plaisir à lui rappeler Timothée dans ses prières constamment.
Avec patience et discernement spirituel, il a alors examiné cette graine, il a vu le potentiel
et a compris la direction de l'Esprit, il a alors attendu le bon moment
et a établi les choses correctement, devant Dieu et les hommes
afin que rien dans le ciel ni sur la terre ne puisse contester ou s'infiltrer pour rendre vain
le prochain cycle de ce pour quoi le Seigneur l'a fait Apôtre,
de ce pour quoi il a travaillé toute une vie…